Un type bien by Dean R. Koontz

Auteur:Dean R. Koontz [Koontz, Dean R.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: JC Lattès
Publié: 2014-02-24T23:00:00+00:00

29.

Minuit et demi. Après avoir appelé Tim, Pete Santo comptait faire un somme de deux heures avant de reprendre ses recherches sur Internet, avec l’espoir de découvrir la véritable identité du tueur.

Zœy ne voulut pas monter sur le lit pour dormir à ses pieds. Elle préféra se pelotonner au fond de son panier dans un coin de la pièce.

Ce refus était le signe irréfutable que Pete Santo allait faire des cauchemars. Cette divination était peut-être d’ordre chimique… Peut-être son corps sécrétait-il des molécules particulières, et le chien, avec son odorat aiguisé, percevait-il ce changement ? Ou alors, elle était d’ordre psychique…

Le dos calé contre une pile d’oreillers, Pete insista :

– Allez viens. Monte.

La chienne releva la tête. Elle le regarda de ses yeux doux avec quelque chose dans le regard. De l’incrédulité. Ou de la pitié.

– Pas de cauchemar. Promis. Papa t’a-t-il jamais menti ? Je vais juste piquer un petit roupillon.

Zœy baissa la tête, en posant son museau entre ses pattes, et ferma les yeux.

– Mes pieds sentent particulièrement bon ce soir. Tu aurais adoré dormir avec la truffe entre mes orteils.

Elle releva un sourcil, sans ouvrir les paupières, et se lécha les babines. Puis son sourcil se détendit. Elle bâilla et lâcha un long soupir. Cela voulait dire « non ».

Habitué à être éconduit, Pete soupira également, puis éteignit la lumière.

Il sombra aussitôt dans le sommeil. Comme de coutume. S’endormir n’était jamais un problème. Ne pas se réveiller en pleine nuit, une autre histoire…

Bien sûr il fit des cauchemars. Les chiens ne se trompent jamais.

Des oiseaux étaient frappés en plein vol et tombaient comme des pierres, des têtes tranchées de bébés psalmodiaient un chant mélancolique, tandis qu’une femme s’arrachait les cheveux en guise d’offrande parce qu’elle n’avait rien d’autre à donner.

Il se réveilla à 2 h 48, étouffant dans l’obscurité. Sa main trouva l’interrupteur de la lampe sur la table de nuit.

De son lit, Zœy le regardait d’un air triste.

Il prit une courte douche, s’habilla et se prépara un café si serré qu’il frôla les limites de résistance de la cafetière.

À 3 h 22, il était de nouveau à son bureau, à surfer sur la toile, en sirotant son café liquoreux accompagné de brownies aux noix « made by maman ».

Sa mère était une très mauvaise cuisinière – en particulier pour la cuisson au four. Les gâteaux n’avaient pas mauvais goût, mais ils étaient durs à s’y casser les dents.

Il les mangea quand même. Certaine d’être un fin cordon-bleu, sa mère lui en avait préparé un plat entier. Il n’avait pas eu la force de les jeter – l’amour filial, sans doute.

Le péril « cauchemar » étant passé, Zœy se faufila sous le bureau pour finir sa nuit aux pieds de son maître. Elle ne réclama pas de brownie. Elle connaissait les talents de grand-maman.

Le signal d’alarme s’était déclenché quand il avait fureté dans les fichiers de la police. Cette fois, pour que Hitch Lombard puisse finir sereinement sa nuit, il allait éviter comme la peste ces bases de données visiblement minées.

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